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Dans
votre travail vous soulignez souvent l'idée d'un bouleversement historique dans la
science contemporaine. Est-ce que ce bouleversement a un rapport avec l'émergence de la
téchnique moderne?
Je pense d'abord qu'il ya une grande confusion aujourd'hui
dans le discours des hommes publiques, des scientifiques, des hommes politiques, des
industriels, etc. sur ce que c'est que la science, ce que c'est que la technique, ce que
c'est que la techno-science. Je crois qu'on mélange un peu tout ça, alors que
originairement la technique et la science sont deux domaines tout à fait séparés. La
philosophie est née d'une dénontiation de la technique comme étant un faux savoir, un
pseudo-savoir face à laquelle le philosophe essayait d'opposer un savoir authentique.
Pour le philosophe, le technicien c'est le sophiste. C'est celui qui dispose d'un savoir
non démontrable. Donc, c'est celui qui est un magicien, qui produit des artifices, des
illusions et, à terme, des difficultés et des graves problèmes. On peut dire que,
finalement, ce modèle de raisonnement il se transforme à travers le temps; évidemment
la Renaissance modifie pas mal de choses; Descartes
également; mais grosso modo,
jusqu'au XVIIIème siècle les scientifiques travaillent d'un côté, les techniciens de
l'autre. À partir du XVIIIème siècle ce qui se transforme un petit peu, même du
XVIIème siècle avec Descartes, c'est qu'on n'oppose plus la technique et la science,
mais on considère que la technique, n'est rien d'autre qu'un développement de la
science. C'est une extension, une concrétisation, une socialisation du savoir
scientifique. C'est ce qu'on appelle le projet cartéseien de la maîtrise, repris
finalement par la plupart des philosophes classiques. En revanche, à partir du XIXème
siècle les choses se transforment assez sensiblement - c'est le moment de la révolution
industrielle - au point que ce que la science s'était donnée comme projet, qui était
d'écrire ce qui est, c'est à dire, d'ennoncer les lois du réel et posant que le réel
c'est l'être. De ce point de vue-là le devenir n'est qu'un artefact, une illusion. La
seule chose qui mérite d'être décrite et qui soit objet de !a vérité pour la
philosophie classique, c'est le réel en tant qu'il est le réel de ce qui est et de ce
qui est absolument. À partir du XIXème siècle, il se passe quelque chose de
toute-à-fait nouveau, c'est que la science est mobilisée par l'industrie, articulée au
potentiel de dévellopement technologique ou technique, et en quelque sorte missionnée
pour explorer des possibilités nouvelles qui ne sont pas dans l'être et elle devient une
science du devenir; et à ce moment-là le monde se transforme considérablement, la
culture devient une culture tout à fait nouvelle ¾ c'est ce qu'on appelle la modernité.
Jusqu'au XVIIIème siècle, la culture, c'est une culture de la tradition au sens où,
finalement, il arrive des choses: il y a des orages, il y a des tempêtes, il y a des
arbres qui tombent, il ya des gens qui passent; il arrive des choses, mais ces choses sont
contingentes. En effet, elles n'arrivent pas. Ce sont des epiphénomènes. En réalité,
tout reste identique à soi. Voilà ce que croit profondément la culture jusqu'au
XVIIIème siècle. À partir du XIXème siècle,
le monde entre en transformation. Ce qui était avant la règle, c'était la stabilité;
l'exception, c'était le changement. Les choses changeaient, mais c'était tout à fais
exceptionnel. À partir du XIXème siècle, ça devient le contraire: la stabilité
devient exceptionnel, aujourd'hui la stabilité est totalement exceptionnel.
Aujourd'hui la techno-science, c'est une techno-science du devenir. Le problème que ça
pose, c'est que quand on devient il faut savoir ce que l'on veut devenir, et comme cette
techno-science du devenir n'est pas pensée, n'est pas philosophée, n'est pas
esthétisée, n'est pas appropriée; et bien, de ce devenir on n'arrive pas à produire un
avenir. Et on confond le devenir avec l'avenir, parce qu'on dit: il faut s'adapter à la
technique et à la science. Par exemple, on ne comprend pas une chose, c'est que l'avenir
n'est pas le devenir. Le discours de
l'adaptation, c'est un discours qui consiste à dire: les choses deviennent; adaptez-vous
à ce qu'elles deviennent. Mais le devenir n'est qu'un potentiel. Ce qui est actuel, c'est
l'avenir si je puis dire. C'est ce qui peut mettre en mouvement un vouloir, un vouloir du
devenir.
En des travaux récents vous avez accordé une importance
particulière à la question de la «possibilité». Est-ce qu'il y a un rapport entre le
«possible» et le «virtuel».
C'est la conséquence de ce que je viens de dire, en fait. J'expliquais à l'instant,
finalement, que la science classique, c'est une science de l'être. Que la science
actuelle, qui est une tecnho-science, et non plus, à proprement parler, une science. Il
faut peut-être même abandonner le mot de science. C'est une techno-science du devenir.
Ce qui les distinguent radicalement, c'est que la science classique s'appuie sur une
métaphysique qui pose ¾ et c'est Kant qui va formaliser cette pensée là, d'une
manière absolument majestueuse ¾que la possibilité n'est que ce qui est déductible de
la réalité. La réalité étant immuable. C'est la réalité de ce qui est rendu
possible par les conditions a priori de l'expérience, les conditions de possibilité du
monde et l'inconditionné de Dieu, que Kant appelle le «suprême réel» et dont il dit
que toute possibilité n'est rien d'autre qu'une possibilité du suprême réel, ça va
sans dire, c'est la traduction philosophique de l'ennoncé chrétien qui est que toute
créature est une créature du créateur, de Dieu, qui est le super réproducteur qui n'a
pas lui-même été reproduit. Dieu, c'est ça: c'est le père qui n'a pas de père. En
revanche, avec la techno-science, ça s'inverse, c'est à dire que c'est l'industrie qui
se met à commander; il n'y a plus de suprèmement réel; il y a du suprêmement possible.
Le suprêmement possible, c'est la possibilité, à partir du capital, de toujours
produire plus de capital, de toujours produire plus de biens, de toujours explorer de
nouvelles possibilités, et le réel n'est qu'une réalité transitoire. Il y a une
réalité périodique.
J'ai écrit, il n'y a pas longtemps, un article - parce que je m'intéresse à la
technique, pas seulement en tant que philosophe, mais en tant que technicien - où je dis:
l'usage du réseaux Internet 1992-2000 c'est une époque terminée. C'était le «réel
d'internet», mais on passe à autre chose. On passe à une nouvelle époque d'internet
qui est ce que j'appelle l'hypermédia, alors qu'on a connu l'époque de l'hypertexte.
Acheter un email, c'était l'époque de l'hypertexte; on passe à autre chose maintenant.
Ça va dire que , en fait, le réel c'est un lieu de passage. Avec la physique classique,
avec la philosophie classique, le réel est le cadre de tout ce qui peut arriver, de tout
ce qui peut passer. Avec la techno-science contemporaine, c'est au contraire: le cadre
c'est le devenir à l'intérieure duquel le réel passe.
Alors là, on désigne ça aussi, plus exactement par le mot de virtuel. Mais, pour ma part, j'évite ce mot, virtuel, parce
qu'il est galvaudé, il est mal utilisé, en général il sert à désigner ce qu'on
n'arrive pas à penser. Un philosophe n'aime pas trop utiliser un mot qui sert à
désigner ce qu'on n'arrive pas à penser, ou alors il vaut mieux le désigner comme
l'inconnu ou le non-savoir. Mais, en revanche, ce nom qu'on utilise pour désigner un
non-savoir ou une difficulté de la pensée, une résistance, bien évidemment il
correspond à quelque chose d'effective qui est précisemment ce que j'appelle le
renversement des rapports entre le réel et le possible.
Chez Bergson on trouve ce concept de virtuel. La philosophie de Leibniz, c'est aussi une
pensée du virtuel. Mais qu'est-ce que ça veut dire là le virtuel? Par exemple, Bergson,
il dit que là, en ce moment, je perçois quelque chose: Il y a une caméra, il y a
quelqu'un qui me pose des questions, il y a les nuages
Tout ça, comment est-ce que
je le perçois? Eh bien, je le perçois à partir d'un passé qui est là toujours
derrière moi: c'est ce qu'on appelle le cône de Bergson, ma mémoire, plus exactement.
Il n'est pas le passé. Il dit "la mémoire", et ma mémoire s'actualise dans ce
moment où nous parlons, là, mais il y a dans tout ce qui m'arrive à travers ce moment,
il y a évidemment ces bâtiments, il y a vous, il y a cette caméra, il y a tout ça,
mais il y a beaucoup plus que tout ça, tout ce que ça mobilise de ma mémoire, qui
était virtuellement là, et que d'un seul coup est actuellement là. Si on parle de
virtuel, c'est en réalité parce que, aujourd'hui dans le développement de ce qu'on
appelle la ciberculture ou la technologie du virtuel, cette technologie est une
technologie de la mémoire, precisément. Mais on a tendance à dire qui est virtuel ce
qui n'est pas matériel, ce qui n'est pas spatial, ce qui est nulle part, etc.; c'est une
erreur totale, une illusion. Tout ça est tout à fait matériel, tout ça est toute à
fait descriptible, enfin
jusqu'à un certain point. Ça renvoit a un dispositif
technique, à l'industrie.
L'information n'est pas immatériel, pas du tout. Mais c'est un état de matière,
évidemment qu'on ne peut pas observer intuitivement. Dans la caméra qui tourne, par
exemple, qui est une caméra numérique, il y a des micro-processeurs, il y a de la
micro-eléctronique avec des électrons qui se déplacent, qui se transforment dans leurs
états, qui vont être stabilisés dans un état electro-magnétique, soit positif, soit
négatif. C'est très, très matériel tout ça. Mais même si maintenant on arrête de
tourner et qu'on prend la caméra, et qu'au lieu de la faire jouer on ouvre la mémoire et
qu' on regarde dedans, il n'y a rien d'autre que du sable, que du silicium. Il n'y a rien
d'autre que du sable! Alors, on va dire, ce n'est pas intuitionnable, mon intuition ne me
permet pas de voir les images qui ont été enregistrées. Je suis obligé de passer par
un appareil qui va permettre d'actualiser. Mais c'est aussi vrai quand vous allez dans une
bibiothèque, en fait. Si vous allez dans une bibliothèque, il y a des livres qui sont
fermés, personne ne les lit. Vous savez que virtuellement il y a tout un savoir qui est
là , mais tant que vous ne le lisez pas, il n'est pas actualisé. Ce n'est pas du
silicium, c'est du papier, mais c'est un peu la même chose.
Mais l'argument de ceux qui défendent l'idée que le virtuel signifie
quelque chose de nouveau, c'est que dans le schèma classique de la potentialité, il
fallait, pour réaliser quelque chose, détruire ou transformer ce qu'il y avait au
auparavant, tandis que le virtuel serait tout à fait affirmatif, permettant de tout
conserver. Qu'est-ce que vous en pensez?
C'est un argument très intéressant, mais pas tout à fait convainquant,
non plus. Parce que en fait dès qu'on parle du virtuel, on parle du temps et qu'est-ce
que ça veut dire? Le temps est irreversible. Par exemple, là nous sommes en train de
parler, nous vieillissons, nous disons des choses. Une chose que je viens de vous dire, je
ne peux plus l'enlever. Je ne peux pas dire. «Je l'ai mal dit. Je reprends tout, je
recommence». Dire que le virtuel ne transforme pas, ce n'est pas vrai. Dès que vous
actualisez quelque chose, vous l'avez transformé. Ça rajoute une boucle. C'est aussi ce
que dit Bergson: "C'est irréversible". Chaque actualisiation d'un élément de
mémoire ajoute quelque chose á cette mémoire. D'autre part, si on dit, bien sûr, on a
un système virtuel, c'est vrai qu'on a dans une mémoire electronique, par exemple, on a
stocké toute la bibliothèque du congrès, 25 millions de livres, etc.; ils sont stockés
sur cette mémoire; ça ne s'abîme pas, c'est vrai, plus ou moins, mais le fait qu'on
rend accessible plutôt ça, que ça avec la médiation des bibliothécaires, on va
renforcer tel désire d'accession et on va diminuer tel autre désir d'accession. Ce qui
est important, c'est le système
Dans la situation actuelle où il y a une espèce de profusion sauvage
des possibles, faudra-t-il trouver des critères pour fonder une «nouvelle critique»?
Je crois qu'il est extrémement
important de radicalement et définitivement renoncer au désir de fantasmer sur,
justement, une science du réel qui nous apporterai des réponses non-fictionnels. Ça
c'est absolument capital. C'est ce que j'appelle la nouvelle critique, c'est à
dire qu'il est essentiel d'arrêter de faire dire aux scientifiques qu'il savent ce qu'ils
font, que c'est leur affaire, qu'ils ont des schèmas rationnels et que la raison,
precisément, a des quadres réels par rapport a quelque chose. Non, c'est terminé ça,
c'est une histoire finie. L'époque de la science est terminée et révolue. Il est
fondamental de le poser. Le critère pour s'orienter, pour moi, je ne sais pas lequel il
est, si ce n'est qu'il doit produire du désir. Je suis extrémement inquiet de la baisse
de désir de consommation. Il y a ce soir à la télévision française une émission
spéciale sur "les français désirent moins consommer, parce qu'ils se méfient: ils
n'ont plus confiance dans la viande, ils n'ont plus confiance dans les automobiles,
etc.», et la baisse du désir de consommation, c'est quelque chose qui est la pire
catastrophe qui puisse arriver à l'économie. Manquer de pétrol, c'est embétant, mais
il y a des énergies renouvelables, etc.. Mais manquer de consommateurs, ça c'est la
catastrophe absolue. Et il ne peut y avoir de consommateurs que s'il y a du désir; alors,
vous allez me dire: mais la consommation, c'est justement pas du désir. C'est du
marketing, c'est du désir fabriqué artificiellement. Je crois que c'est vrai, que c'est
comme ça que ça fonctionne mais, ça ne va plus continuer longtemps à fonctionner comme
ça. Autrement dit, il faut produire une nouvelle intélligibilité.
Est-ce que le désir peut servir comme critère critique?
Mon propos c'est qu'on ne peut pas fonder, aujourd'hui, ce que j'appelle
une nouvelle critique et donc l'impérative de produire un critère ¾ c'est un impératif
catégorique au sens conscient du terme ¾ on ne peut le fonder que sur le fantasme.
Alors, sachant qu'à l'intérieur du phantasme, il y a le phantasme produit par le
marketing, qui est un phantasme de decéption, de deceptivité ¾ il suffit d'aller faire
ses courses dans un hipermarché pour voir ce que c'est que la deceptivité: les gens qui
vont dans les rayons, qui remplissent leurs chariots de 36 mil trucs, et qui sortent de
l'hipermarché avec la nausée. Vous les voyez partout. Ils ont des comportements
obsessionnels. L'hipermarché, c'est un lieu de comportement obsessionel absolument
passionant à observer, d'ailleurs, mais terrifiant. Et quand je dis "ils", je
fais partie, évidemment. Personne n'échappe. Tous les dispositifs, télévision, radio,
internet, hipermarché, autoroute, enfin, tout ce dispositif là est un dispositif qui
produit du phantasme et du comportement obsessionnel, mais un comportement qui, parce
qu'il cherche à évacuer tout ce qui est de l'ordre de l' incalculabilité, de
l'improbabilité, de l'inexistant ¾ parce que du non amortissable ¾ tout necéssairement
est désir. Le désir ne peut être que le désir de l'impossible, le désir ne peut être
que le désir de ce qui n'existe pas et le désir ne peut être que le désir de ce qui
n'a pas de prix.
À partir du moment où on met en oeuvre un dispositif d'appréciation, au sens
économique du mot, c'est à dire de calcul du prix de tout acte, de toute marchandise, et
de la conscience même ¾ c'est un aspect que je n'ai pas eu le temps de développer du
tout, mais
¾ nous mêmes, nous sommes des consciences; moi-même, j'ai calculé
combien je vaux quand je regarde TF1, qui est la grande télévision privée française.
C'est un calcul très simple: quand vous regardez un film le temps du film, c'est le temps
de votre conscience. Ils coincident. Vous ne pouvez pas regarder un film sans épouser le
temps du film. Donc, si vous regardez un film qui dure 90 minutes, les 90 minutes de votre
vie se sont passés dans la vie des acteurs du film. C'est trop tard; c'est passé, vous
ne pouvez pas dire "je rachète mes 90 minutes", c'est terminé. Vous avez payé
votre place de cinéma, vous vous êtes pris pour James Dean ou vous avez cru que vous
étiez dans la chambre de Marylin Monroe mais, c'est un fantasme. Ça a duré 90 minutes.
C'est fini. À la télévision, au journal télévisé, c'est pareil. Il n'y a pas Marylin
Monroe et James Dean. Il y a des présentateurs, nuls en général, souvent en tout cas,
il y a des tas d'événements qui sont toujours les mêmes, qui n'ont aucun intérêt,
mais vous les regardez quand-même parce que vous avez besoin de savoir ce qui regardent
les autres. Donc vous faites partie. En France
oú il y 64 millions d'habitants, TF1 fait, parfois, 30% de part de marché. Ça veut dire
qu'il y a entre 15 et 20 millions de telespectateurs, entre 19h50 et 20h50. Il y a 4
millions de Francs, 3 millions de Francs de recettes publicitaires. Faites le calcul: vous
valez 20 centimes de l'heure. Eh bien, le problème c'est que quand la conscience vaut 20
centimes de l'heure, le désir est vraiment condamné, parce que vous valez aussi 20
centimes de l'heure pour votre femme et pour vos enfants. Forcément. Eux aussi valent
ça. Plus rien ne vaut grand chose. Autrement dit, tout se vaut
les
fascistes, les communistes, les démocrates, tout ça c'est pareil, c'est tous des
pourris. Actuellement en France, en ce moment même, à Paris, il y a une cassette vidéo
qui révele des choses sur le président Chirac, qui fait un scandale énorme, qui retombe
sur tous les politiques, absolumment tous: les socialistes, les communistes, à part le
Front National, l'extrême droite, qui utilise, bien évidemment, ça très, très bien.
Mais tout ça est engendré par un dispositif de dépréciation généralisé ou, plus
exactement, d'élimination de l'incalculable. C'est le problème de ce que j'appelle, pour
parler dans des termes plutôt de physique ou de termodynamique, le problème de
néguentropie et d'entropie. La marchandisation totale du possible, c'est l'élimination
même de toute possibilité, parce que ça conduit, tout simplement, à la perte de toute
valeur, de tout critère, donc de tout désir. Donc à l'entropie totale.
Il y a un travail, aujourd'hui, qui serait
terriblement long par rapport aux urgences - c'est ça qui m'inquiète beaucoup - mais qui
fait qu' il faut baliser toutes ces transformations, à la fois ne pas être dans la
réactivité contre le devenir - parce que le devenir c'est la loi - et en même temps ne
pas être dans la célébration du devenir, parce que le devenir seul, n'est rien. Le
devenir n'est pas l'avenir. Le devenir, seul, est sans avenir.
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